Albert Le Grand
Né Jean Le Grand à Morlaix en 1599, Albert Le Grand est un érudit breton du XVIIe siècle dont l’impact durable sur l’histoire religieuse et culturelle de la Bretagne reste indéniable. Fils de Jacques Le Grand, sieur de Loteric à Guiclan, et d’Anne Noblet, son parcours intellectuel et spirituel l’a élevé au rang d’autorité respectée dans la préservation des traditions hagiographiques régionales.
Après des années d’études au sein du couvent dominicain de Morlaix, Albert Le Grand rejoint les rangs des dominicains au couvent de Rennes vers 1620, choisissant d’honorer la mémoire de Saint Albert le Grand. Sa voie le conduit ensuite au couvent de Morlaix en 1623, puis à travers divers couvents dominicains, de Quimperlé à Nantes, en passant par Guingamp, Dinan et Vitré. Dans sa quête inlassable de matière pour ses prédications, il collecte avec soin des traditions locales dans chaque paroisse visitée, enrichissant son travail grâce aux sources familiales et aux travaux préexistants de son ancêtre, le chanoine Yves Le Grand.
En 1627, le vicaire général de la congrégation gallicane des dominicains, Noël des Landes, lui confie une mission monumentale : rassembler chronologies, archives épiscopales, chartes d’églises et monastères de toute la Bretagne. Après huit années de labeur acharné, Albert Le Grand publie en 1637 l’œuvre qui allait sceller sa renommée : “La Vie des saincts de la Bretaigne armorique”. Cette compilation hagiographique devient un socle théologique et universitaire essentiel, constituant une source inestimable sur les saints et leur rôle au sein de la Bretagne.
Albert Le Grand s’éteint entre 1640 et 1644 au couvent de Rennes. Son legs perdure à travers ses écrits, notamment “La Vie des saincts de la Bretaigne armorique”, publiée chez Pierre Doriou à Nantes. Cet ouvrage a joué un rôle fondamental dans la préservation et la diffusion du légendaire hagiographique breton, façonnant la perception et la compréhension des saints au fil des générations. Ainsi, Albert Le Grand demeure une figure majeure de l’histoire bretonne, ayant consacré sa vie à préserver et à partager les récits sacrés qui ont forgé l’identité spirituelle de la Bretagne.