Église Notre-Dame en Saint-Melaine à Rennes

par Arnaud

L’église Notre-Dame-en-Saint-Melaine se situe à Rennes, en haut de la rue du saint éponyme et à l’ouest du parc du Thabor. Elle honore à la fois la Sainte Vierge Marie et Saint-Melaine, patron du diocèse et évèque de Rennes au VIème siècle. Construite sur la tombe du saint, elle fut incendiée et rebâtie au VIIème et XIème siècles. Depuis l’abbatiale romane, elle a connu de multiples transformations mais conserve encore aujourd’hui une partie de ses bases primitives. Pendant la construction de l’actuelle cathédrale Saint-Pierre, elle fut pro-cathédrale de 1803 à 1844. L’église a été classée monument historique en 2013.

église Notre-Dame en saint melaine rennes

Avec Saint Melaine, patron du diocèse,

15 siècles d'Histoire de Rennes

Si vous souhaitez découvrir l'histoire de Rennes, la visite guidée est un "must".

La date de la fondation de l’abbaye n’est pas connue, on sait seulement qu’elle existait dès le VIIème siècle car son abbé Bertulphe souscrivit en 650 au concile de Châlons. C’est la plus ancienne abbaye du département d’Ille-et-Vilaine. L’église primitive, construite sur la tombe de Saint-Melaine, est même décrite par Grégoire de Tours (fin du VIème siècle); elle fut incendiée vers le milieu du VIIème et une nouvelle basilique fut édifiée sur ses ruines; les Normands s’y retranchèrent, dit-on, en 875, après avoir été vaincus par Gurvant. Dévastée de nouveau par eux au Xème siècle, elle fut relevée au XIème et c’est de cette époque que datent les plus anciennes parties de l’église actuelle. Le couvent fut encore saccagé en 1356, pendant la guerre de succession de Bretagne, et reconstruit presque entièrement vers le commencement du XVIème siècle par l’abbé Noël du Margat. […]

L’église abbatiale devint en 1791 une paroisse comprenant les paroisses supprimées de Saint-Germain, de Saint-Jean, de Saint-Pierre en Saint-Georges et de Saint-Martin; elle fut ensuite fermée à son tour, et transformée en écuries militaires. Lors du rétablissement du culte, elle devint Cathédrale provisoire de 1803 à 1844 […]. Elle reçut en 1844 le nom de Notre-Dame en Saint-Melaine. (Paul Banéat, Le Vieux Rennes)

Dans le narthex, au pied de la tour, est inhumé Joseph Meslé. Il fut curé de la paroisse de 1825 à 1873. C’est à sa grande dévotion à la Sainte Vierge que l’on doit l’érection de la statue en plomb de 6,30 mètres qui culmine au dessus de Rennes depuis 1855.

Anciennement église abbatiale Saint-Melaine, l’église fut dédiée à la Sainte Vierge, en 1814, avec le nom de Notre-Dame de Rennes. En 1844, elle devint Notre-Dame-en-Saint-Melaine.

Obtenir une visite virtuelle de mon église.

Un millénaire de patrimoine architectural.

Une église romane remaniée

Les traces de diverses reconstructions et restaurations au XI, XIV, XV, XVII et XIX èmes siècles.

La haute nef est percée, entre la tour et le transept, de cinq étroites fenêtres en arc brisé trilobées. La partie du mur voisine de la tour date du XIème siècle; elle est caractérisée par deux contre-forts peu saillants et sans retraits. Les deux fenêtres qui s’y trouvent sont actuellement en arc brisé, mais elles semblent avoir été remaniées, elles étaient sans doute primitivement en plein cintre; on peut remarquer, du reste, qu’elles ne sont pas au même niveau que les trois autres, qu’elles sont un peu moins longues, un peu plus espacées, et que leur aspect n’est pas le même. Les trois dernières fenêtres datent du XIVème siècle. […] (Paul Banéat, Le Vieux Rennes)

La tribune accueille un grand orgue de Jean-Baptiste Claus inauguré en 1879 par César Franck.

En entrant dans l’église, il convient de jeter tout d’abord un coup d’oeil sur les deux massifs de maçonnerie, à droite et à gauche de la porte, qui forment le mur est de la tour et datent, par conséquent, du XIème siècle. […] Le côté sud est percé d’une porte cintrée haute et étroite qui conduit à l’escalier de la tour.

La nef communique avec les collatéraux au moyen de cinq arcades de chaque côté; les trois premières arcades à partir du bas de l’église paraissent, même à l’oeil le moins exercé, essentiellement différentes des deux dernières, elles sont, en effet, plus vieilles de trois siècles. Ces trois premières arcades, malgré leur forme en arc brisé, datent de la seconde moitié du XIème siècle; il suffit de les observer un peu attentivement pour se rendre compte qu’elles ont été remaniées; elles étaient primitivement romanes, et on en a maladroitement fait des arcs brisés au XIVème siècle pour les mettre en harmonie avec le reste de l’église. (Paul Banéat, Le Vieux Rennes)

La croisée du transept constitue l’une des parties les plus intéressantes de l’édifice. Elle se composait dans le principe de quatre grandes arcades du XIème siècle, en fer à cheval, qui la reliaient au choeur, à la nef et au transept et soutenaient un clocher. Celle du choeur a disparu lors de la reconstruction du XIVème siècle. […] Au dessus de l’arcade ouest, l’architecte du XIème siècle, pour rompre l’uniformité du mur, a pratiqué deux petites ouvertures géminées en plein cintre, et plus haut, […] deux oeuils-de-boeufs circulaires.

L’intérieur de la croisée du transept porte les traces intéressantes d’une tentative de restauration restée inachevée: on eut l’idée au XIVème siècle de le voûter sous croisée d’ogives, et pour cela on éleva aux quatre angles internes quatre colonnettes engagées dans le mur.

Entre tradition et modernité

Un renouveau de l'art sacré

Au XXème siècle, différents apports témoignent d'un renouveau de l'art sacré oscillant entre tradition figurative et modernité abstraite. Dans le registre non figuratif, remarquez, sur la maitresse-vitre du chevet, enchassée en 1956, la Pentecôte représentée par le peintre Jean Le Moal.

Dans le croisillon nord, André Meriel-Bussy, peintre breton né à Fougères, réalisa, en 1942, cette grande fresque représentant Saint Melaine ressuscitant un enfant.
Saint Melaine est réputé avoir accompli de nombreux miracles. Dieu se plut à glorifier son serviteur et, par sa médiation, des muets recouvrir l’usage de la parole, des possédés furent délivrés, des boiteux redressés et des morts ressuscités. Et, si ces oeuvres miraculeuses ne pouvaient demeurer dans le silence, Saint Melaine, toujours pénéré d’une humilité profonde se servait d’huile sainte, de crucifix ou d’eau bénite, afin que l’on n’attribuât ces guérisons qu’à ces objets sacrés.

(Mettez le panorama 360 en plein écran pour bien visualiser)

Dans le croisillon sud, les frères Rault, maîtres verriers bretons et rennais, ont réalisé ce grand vitrail évoquant la translation des reliques de Saint Melaine aux portes de Rennes par la Vilaine. La maquette fut dessinée par Marguerite maugé sur les conseils de Paul Banéat, célèbre historien rennais. Enchâssé en 1942, le vitrail souffrit de bombardements qui le soufflèrent en partie. Il fallut attendre 1988 avant que le chef d’oeuvre de l’Atelier Rault retrouve sa splendeur intacte et soit béni lors de la fête de Saint Melaine.

(Mettez le panorama 360 en plein écran pour bien visualiser)

Vous pourriez aussi aimer

Ce site utilise des cookies pour améliorer votre experience. Nous supposerons que cela vous convient, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. Accepter Lire plus