Eglise Saint-Suliac

par Arnaud

Saint-Suliac, disciple de Saint-Samson, émigra de Grande-Bretagne dans la seconde moitié du VIe siècle et construisit un monastère sur l’emplacement du bourg actuel.

Une légende raconte que le maître-queux de ce monastère naissant traversait fréquemment la Rance à la nage pour visiter une jeune fille qu’il courtisait; attaqué une nuit par un congre énorme, il invoqua Magloire, du monastère de Serk, dans les îles normandes, qui, bien que vivant encore, était déjà réputé pour un saint. Magloire lui suggéra de combattre le monstre avec le couteau qu’il portait à son côté, et lui fit comprendre qu’il retrouverait ce couteau le lendemain dans le ventre du congre en le préparant pour la table des moines. Le maître-queux se débarrassa ainsi,grâce à l’assistance de Magloire, de son terrible agresseur.

L’église fut donnée en 1136 par l’évèque d’Aleth à l’Abbaye de Saint-Florent en Anjou, qui y fonda un prieuré. L’église date en majeure partie du XIIIe siècle. Elle comprend une nef à chevet droit avec deux collatéraux et un transept.

La façade nord renferme une tour et un porche. La tour construite en grand appareil, est de forme carrée et haute de trois étages, de puissants contre-forts à quatre retraits en atteignent presque le sommet. Les ligueurs de Dinan qui avaient établi un poste à Saint-Suliac sous les ordres de Saint-Laurent, se retranchèrent dans cette tour en 1597, mais elle fut enlevée le 30 août par René de Grézille seigneur de la Tremblaye, avec le concours de deux navires malouins qui canonnaient du côté de la Rance le bourg et l’église. Sa base forme le croisillon nord du transept.

Le porche présente une baie d’entrée en arc brisé, ornée de tores et de gorges qui reposent de chaque côté sur deux légères colonettes; il est voûté sur croisées d’ogives. Le fond est percé de deux portes jumelles tréflées, séparées par une colonette que surmonte une statue moderne de Saint-Suliac; cette statue est sommée d’un dais et accostée de deux consoles et de deux dais: le saint enfonce sa crosse dans la gueule d’un dragon, en souvenir d’un miracle de Saint Suliac qui, d’après la légende, précipita du haut du mont Garot dans la Rance un monstre qui désolait le pays.

Extraits de Le département d’Ille et Vilaine Tome IV par Paul Banéat

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