La chapelle des Calvairiennes se situe dans l’ancien couvent des bénédictines du Calvaire à Redon. Cette chapelle des calvairiennes de Redon a deux côtés dotés, chacun, d’un retable remarquable: l’un ouvert aux laîcs, l’autre, dans la clôture est réservé aux religieuses.
L’ordre monastique féminin des Calvairiennes a été fondé en 1917 par Antoinette de Sainte-Scholastique. Cer ordre a connu un développement rapide malgré le décès de sa fondatrice en 1618. En 1637, il y a vingt monastères dont neuf en Bretagne. C’est dans ce contexte religieux que le prieur bénédictin de Saint-Sauveur, dom Nöel, appelle les Calvairiennes à Redon où elles arrivent en 1635.
Elles s’installent en bordure d’une anciènne voie de pélérinage vers le Mont-Saint-Michel et plantent une croix sur une élévation de terrain qui évoque le Golgotha, colline à l’extérieur de Jérusalem sur laquelle Jésus-Christ fut crucifié.
Aujourd’hui désignée comme chapelle des Calvairiennes, elle fut autrefois une église. Elle fut batie vers 1640, attenante au cloître. Conçue en deux parties principales, elle permettait d’accueillir les fidèles tout en respectant strictement la clôture religieuse. Le vaisseau unique, sous un même toit, est partagé au deux tiers par un grand retable formant mur de refend; d’un côté, c’est l’église publique; de l’autre côté, c’est dans la clôture, l’espace réservé aux Calvairiennes.
Partie publique de la chapelle des Calvairiennes à Redon
A- Partie publique de la chapelle
B- Partie clôturée de la chapelle
C- Chapelle absidiole du Sacré-Coeur
D- Sacristie
E- Cloître
Partie clôturée de la chapelle des Calvairiennes à Redon
D’habiles dispositifs furent conçus pour que les religieuses puissent participer à la Sainte Messe tout en restant dans la clôture monastique.
Deux baies latérales percent le grand retable et communiquent avec le choeur des moniales. Elles sont munies de vantaux de bois qui dissimulent deux guichets de chaque côté du maître-autel. Ils permettent la distribution pendant la communion.
Pour l’adoration du Saint-Sacrement, un hagioscope, ouvrant sur la chapelle absidiole du Sacré-Coeur, permettait aux religieuses de voir sans être vues.
Les bâtiments du couvent des Calvairiennes s’organisent autour d’un petit cloître qui offre un accès direct à la chapelle des Calvairiennes (côté clôture).
Née Antoinette d’Orléans Longueville en 1572, fille de Léonor d’Orléans et de Marie de Bourbon, cousine d’Henri IV, elle épousa à 16 ans Charles de Gondi, comte de Belle-Isle (Il fut aussi gouverneur de Fougères) qui connut la mort, dans des circonstances mystérieuses, au Mont-Saint-Michel en 1596. Veuve à 24 ans, dans une quête résolue de sainteté, elle entre en religion et devient Antoinette de Sainte-Scholastique. Elle fonde à Poitiers, en 1617, les Calvairiennes ou bénédictines du Calvaire. Ce nouvel ordre est animé par un retour strict à la règle de Saint Benoît et par une intense dévotion au Calvaire du Christ.
"En contemplant la Mère de Dieu, nous apprendrons la manière d'honorer les souffrances de Jésus crucifié et de s'unir à ses desseins qui regardaient la gloire de Dieu et le salut des âmes. Notre congrégation sera établie sur deux fondements solides: la grotte de Saint Benoît et la sainte montagne du Calvaire."
Sainte Scholastique est la soeur jumelle de Saint Benoît. Comme lui, elle se consacra au Seigneur et habita au pied du Mont-Cassin (Italie) à proximité de son frère. Saint Benoît a donné un ensemble de règles pour encadrer la vie cénobitique, vie en communauté des moines et moniales. Ces règles s’imposent aux bénédictins et bénédictines et donc aux Calvairiennes.
